fass à l'utilization du language com OrnEmenTatioN, ou encor, la considéraSion de celui-ci com inutil.
Vous z'orez certainement eu comme moi, notamen en lisan certain blogs ou sur facebook, l'impression que nbx sont les analphabètes.
Sauf que. C'est jùSt la ModE. Yeeaahh Ma Bestàààà Baabyyy Jkifff Ekrir Cooomm Caa Caaa DechiRe GràààV Sa RassS.
J'arrête ici la simulation, je n'arrive même pas à mal écrire et faire des fautes me hérisse le poil "grave". Je voulais vous faire partager mon désarroi.
Dans un pays où l'éducation est obligatoire et accessible à tous (quoique, mais il ne s'agit pas du sujet d'aujourd'hui), je trouve lamentable ce détournement du langage au point d'en arriver à ne plus se comprendre.
On double, on triple, voire quadruple les lettres, on ajoute des accents, des majuscules. On fait des fautes, on confond pronoms et verbes ("il son vraiment trop bô ces jean's") on mélange les temps, on emploie le langage sms à toutes les sauces. Et on est fier.
On fait comme si on n'avait pas été à l'école. Trop marrant.
Alors, qu'on soit clair. Je ne me moque pas des fautes passagères, les petites étourderies, les petits doutes qui se faufilent à droite à gauche, et que (presque) tout le monde fait.
Mais l'heure est grave, lecteur. On détourne le langage de sa fonction première : communiquer, se faire comprendre, échanger.
On en arrive à un point où, dans certaines copies d'élèves de collège, le pronom est absent. L'élève sait de quoi il parle, peu importe si l'autre l'ignore.
Dans une société où tout doit aller vite, faire l'effort d'accorder, d'écrire un mot correctement devient surhumain. En revanche, on a le temps d'ornementer le mot : MeeilllleùùùRe Ââmy (je cite).
Et finalement, le fossé se creuse, l'incompréhension s'installe entre les différentes générations (et pas que).
J'ajouterais que le langage est un sujet tabou. Tentez de reprendre n'importe qui, pour lui expliquer gentiment que là, ce qu'il dit ne signifie rien, vous verrez comme vous serez reçus. Un jour, j'ai repris une femme qui disait un truc du genre "à plus il fait froid, à plus je m'habille chaudement". Je lui ai expliqué qu'on disait "plus... plus...", et que par conséquent l'usage de la préposition était inutile, j'ai eu droit à "oh bah si les jeunes commencent à reprendre les plus âgés, où va-t-on?". Quelques jours plus tard, elle refaisait la même erreur. (eh bah qu'elle reste dans sa merde)
Je ne parle même pas des (très) jeunes mères qui, parfois, ont arrêté l'école très tôt. Lorsque je vois leurs statuts sur facebook ("putin de baniole de merde mes la toi dan le c.."), je me demande parfois comment elles pourront gérer les devoirs de leurs enfants. Comment leur apprendre à parler et écrire correctement alors qu'on en est soi-même incapable? De toute façon, on s'en fout, on sait tous que lire ça sert à rien, c'est pour les vieux et les intellos qui n'ont rien d'autre à faire de leur vie.
Pour finir, je vous citerai une perle, entendue dans une émission de télé réalité diffusée en ce moment sur la 1 : "c'est une grande libérance pour moi, oui, c'est sûr, une grande libérance".
Eh bien, pour moi, ce serait une grande libérance si tu utilisais le mot "libération". Roh.